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Aix-Marseille-Provence : la Métropole prépare l'extension du Zenibus

18,75 millions d'euros HT* : c'est le coût revu à la hausse de l'extension du « Zenibus », ligne de bus à haut niveau de service (BHNS) qui doit s'étirer à l'horizon 2025 sur 6,8 kilomètres supplémentaires à l'est, jusqu'au futur pôle d'échanges multimodal de Plan de Campagne (qui sera aménagé d'ici septembre 2024 près de la future halte ferroviaire), sur la commune des Pennes-Mirabeau et au sud jusqu'à la Zac des Florides (87 ha) à Marignane.

Mise en service en 2016, la ligne Zenibus dessert actuellement quatre communes des rives est de l'étang de Berre : Les Pennes-Mirabeau, Vitrolles, Saint-Victoret et Marignane sur une longueur totale de 17 km et 33 stations (dont seulement 2,9 km en site propre). La Métropole Aix-Marseille-Provence souhaite prolonger cet axe sur 4,4 kilomètres en site propre (via quatre stations et un terminus) vers la zone commerciale de Plan de Campagne et sur 2,5 kilomètres (via quatre stations et un terminus) jusqu'à la zone des Florides (dont 1,6 km hors de la Zac).

La réalisation de ces deux extensions s'accompagnera du dédoublement de la ligne (en deux lignes A et B) et de la création d'un tronc commun de quatre kilomètres (circulation des deux lignes) où la fréquence de passage du Zenibus sera doublée.

Lire aussi : Les Pennes-Mirabeau : double pont pour Plan de Campagne

Doubler la fréquentation du BHNS

Cette nouvelle infrastructure devrait permettre de quasiment doubler la fréquentation du Zenibus : de 7 600 voyageurs quotidiens aujourd'hui à 13 500 à l'horizon 2030 selon les projections réalisées par la Métropole Aix-Marseille Provence (AMP). Une progression qui fera sortir les transports en commun du rôle marginal qu'ils occupent dans les déplacements dans l'est de l'étang de Berre : seulement 4 % contre 79 % pour l'automobile.

La mise en place d'un site propre sur le tronçon sud promet d'être particulièrement compliquée. Les contraintes foncières et la proximité de la voie ferrée de la ligne Pas-des-Lanciers / la Mède rendent difficile l'aménagement d'une voie dédiée sur la RD 9 en allant vers Marignane, pourtant lieu principal de la congestion routière. AMP envisage de lancer une expérimentation pour une mutualisation de site propre avec la voie ferrée. Un dispositif qui permettrait au BHNS d'utiliser la voie de chemin de fer sur 700 mètres et de dépasser le point de congestion.

Les prolongements du Zenibus doivent porter la longueur totale de l'itinéraire à 24 kilomètres (dont 7,5 km en site propre) pour un temps de parcours loin d'être supersonique : environ 1h10.

La Métropole prévoit d'exploiter le BHNS sous la forme de deux lignes (à la fréquence de 10 min), pour partie en tronc commun (4 km effectués à la fréquence de 5 min). La ligne A relierait Plan de Campagne et la zone Cap Horizon près de l'aéroport Marseille-Provence à Vitrolles (14,5 km pour 34 mn de parcours) et la ligne B le Technoparc des Florides et le secteur du Griffon à Vitrolles (12,3 km pour 35 mn de parcours).

A l'occasion de la mise en service de cette extension, Transdev, titulaire de la délégation de service public (DSP) du Zenibus, déploiera un nouveau matériel roulant : 22 bus au GNV (gaz naturel véhicules) d'une capacité de 103 places (dont 22 assises).

Travaux au printemps 2024

Aix-Marseille-Provence : la Métropole prépare l'extension du Zenibus

AMP vient de lancer une consultation de maîtrise d'œuvre pour la conception, la réalisation, les essais et la mise en service des prolongements de l'infrastructure. Montant estimé du marché : 1,15 million d'euros HT. Les bureaux d'études** devront prendre en charge notamment l'élaboration du dossier appelé à servir de socle la déclaration d'utilité publique (DUP), sésame attendu pour le troisième trimestre 2023 en vue d'une mise en service de l'extension pour la fin 2025. Selon cet échéancier, les travaux devraient démarrer au printemps 2024. Montant du devis : 15,2 millions d'euros HT.

Dans le cadre de l'avant-projet, le maître d'œuvre proposera un principe d'allotissement pour la réalisation des fournitures et des travaux. Cette étude intégrera une étude de stratégie d'achat avec a minima les lots de travaux suivants :

un marché d'accompagnement et de reconstitutions riveraines via un accord-cadre composé de trois lots : infrastructures/signalisation horizontale, verticale et équipements de sécurité,

un marché d'infrastructures décomposé en deux lots (Centre/Sud et Est),

un marché signalisation lumineuse tricolore (SLT)/éclairage/vidéos/système de transport,

un marché aménagements paysagers,

un marché mobilier urbain.

Le groupement lauréat sera sélectionné au troisième trimestre 2021 en vue d'un démarrage de sa mission au mois de novembre 2021 (pour cinq ans a minima).

* dont 750 000 euros de foncier.

** Les groupements devront comprendre des bureaux d'études spécialisés en ingénierie des transports urbains, voiries réseaux divers (VRD), études hydrauliques, études de circulation, aménagements urbains, investigations géotechniques, études réglementaires.

Un plan de financement pas encore bouclé

Comme pour la première phase du Zenibus, AMP espère obtenir des financements de l'Etat au titre du quatrième appel à projets TCSP (transports collectifs en site propre). Ces subventions devraient permettre d'alléger la facture qui s'annonce assez salée : le devis global de l'opération se monte en effet à 43,9 millions d'euros HT (achat du matériel roulant inclus : 2,5 M€ pris en charge par Transdev). La moitié de cette somme (21,9 M€) est imputable à la réalisation du pôle d'échanges multimodal (PEM) de Plan de Campagne. Un dernier équipement qui sera financé partiellement par la SNCF (7,6 M€), celle-ci prenant en charge l'aménagement de la halte ferroviaire qui jouxtera le PEM.

Dans son plan de financement prévisionnel, la Métropole table sur les participations suivantes : 700 000 euros de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, 1,5 million d'euros du Département des Bouches-du-Rhône et 5,4 millions d'euros de l'Etat au titre de l'appel à projets TCSP. Soit une aide cumulée représentant près de 17 % de la dépense totale.

Rappelons que le Zenibus est inscrit dans la programmation de son agenda de la mobilité et son plan de déplacements urbains (PDU arrêté le 19 décembre 2019). Un grand plan Marshall qui prévoit 3 milliards d'euros d'investissements dans les transports à l'horizon 2030.