tankionlinar

Des apprentis coiffeurs du CFA de Montargis contestent leurs résultats d'examen

En mai 2021, les élèves inscrits au brevet professionnel de coiffure du CFA Est Loiret de Montargis passe leur examen pratique. Au début de l'été, les résultats tombent et ils sont catastrophiques. Que s'est-il passé ?

"Nous avons tous été victimes d’une erreur matérielle pour l’épreuve création-couleur-coupe-coiffage. Les notes figurant sur notre relevé de notes correspondent à nos numéros de place dans la salle d’examen au lieu des notes effectives."

C'est ainsi qu'Elodie Junger, déléguée de classe et candidate malheureuse à l’examen du brevet professionnel de coiffure, résume l'affaire dans un courrier adressé à l’académie d’Orléans.

L’examen concerné se déroule à Orléans et vise à évaluer la capacité des élèves à créer de nouvelles coiffures personnalisées. Éclaircissements, colorations ou décolorations, mise en forme d’une coupe, les élèves s’activent sous l’œil du jury pendant deux heures.

Conseil municipal de Montargis : le maire face à la colère des parents d'élèves et de l'opposition après la vente de l'école Gambetta

Une erreur humaine entache le résultat

D’après Élodie Junger et son camarade d’infortune, Antoine Bertrand, les élèves partent plutôt sereins puisque les professeurs auraient régulièrement vanté les qualités de leur promotion. Au mois de juillet, c’est la douche froide.

Les résultats tombent et s’échelonnent de 1 à 8. Antoine reçoit la note de 2 et Élodie 5. Panique rapidement jugulée dans les rangs des candidats au brevet professionnel qui déposent tous un recours auprès de l’académie d’Orléans-Tours.

Cette dernière confirme qu’il y a bien eu une erreur matérielle. Plus concrètement, la personne chargée de la saisine et de la recopie des notes dans le logiciel de travail aurait interverti les notes attribuées aux candidats avec les numéros de poste de travail des élèves.

La division des examens et concours de l’académie le confirme, la personne fautive ne sera pas sanctionnée. "Il s’agit d’une erreur humaine. Cela a beau être une situation très rare on comprend que ça soit frustrant pour les élèves."

Quatre élèves diplômés sur les 11 candidats

Comme le veut la procédure réglementaire, un jury exceptionnel est convoqué pour réaliser "un réexamen de la situation avec en appui le livret scolaire". Un deuxième bulletin de notes est édité, les résultats tombent une seconde fois.

Des apprentis coiffeurs du CFA de Montargis contestent leurs résultats d'examen

Antoine Bertrand fait partie des quatre élèves sur onze qui valident leur brevet professionnel. Sa note finale est de 11 "après avoir eu des 17 et des 19 toute l’année", précise-t-il irrité.

Élodie Junger repart une fois de plus bredouille avec une note finale de 9,90 et regrette au passage de ne pas avoir été convoquée par le jury : "J’ai envoyé mes relevés de notes sur l’ensemble de la formation mais je ne suis pas sûre qu’ils aient été pris en compte."

Il n’est jamais trop tard pour retourner sur les bancs de l’école à Montargis

Perplexe face aux appréciations

Les deux élèves s’inquiètent également de la difficulté à obtenir les grilles justificatives du jury. Élodie Junger n’obtiendra sa deuxième grille qu’après intervention du médiateur de l’académie.

Des commentaires tels que "manque d’originalité" après avoir proposé des mèches acajou couleur carotte ou "résultat non conforme au projet" la laissent perplexe sur l’objectivité du jury. Elle dépose un second recours.

Les deux camarades s’interrogent : un quota aurait-il été instauré parce que la promotion précédente a intégralement été diplômée suite à l’évaluation par le contrôle continu ?

Le jury "reste souverain"

"Il s'agit de témoignages qui sont des ressentis voire des rumeurs. Il y en a toujours lors d’examens on ne peut pas tous les commenter. Il faut rappeler que le jury exceptionnel a tenu compte du résultat des épreuves et du livret scolaire des candidats et qu’il reste souverain car il est force de décision."

Académie d'Orléans-Tours

(Service communication)

Tandis qu’Antoine Bertrand est sur le point d’ouvrir son salon de coiffure à Montargis, Élodie Junger ne peut pas ouvrir d'établissement ou être manager.

En attendant de repasser le diplôme dans une autre académie, elle exerce en tant que coiffeuse à domicile. Elle vient d'obtenir son diplôme de prothésiste ongulaire pour diversifier son offre.

Cécile Kettanjian