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Rentrée scolaire 2021-2022 : La déclaration de l’Association des Scolaires Burkinabè à Dakar

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Camarades étudiant.e.s,

Depuis début octobre, les portes des universités, écoles et instituts au Sénégal se sont ouvertes, marquant la rentrée de l’année académique 2021- 2022 pour la plupart des étudiants burkinabè au Sénégal. Le Comité Exécutif (CE) de l’ASB adresse ses vives félicitations à tous les étudiant.e.s burkinabè au Sénégal qui ont validé leur année académique malgré les conditions de vie et d’études difficiles.

A l’endroit des étudiant.e.s qui reprennent leur année pour une raison ou une autre, il leur souhaite beaucoup de courage et leur formule les vœux de succès. Aux étudiant.e.s Burkinabè nouvellement arrivé.e.s en terre sénégalaise, le CE leur souhaite de bénéficier de la ‘’flaveur de la teranga dans toute sa splendeur’’. Bonne et heureuse année académique 2021-2022 à l’ensemble des étudiant.e.s Burkinabè au Sénégal.

Camarades étudiant.e.s

Cette rentrée académique se tient dans un contexte marqué par la crise structurelle et multidimensionnelle qui secoue le système capitaliste-impérialiste mondial, exacerbée par les effets pervers de la crise du covid-19 et les rivalités inter-impérialistes pour le repartage du monde en zone d’influences.

De l’avis même de la bourgeoisie, le système n’a jamais été autant mal en point, contraignant ainsi les défenseurs du système à changer de stratégie. Les puissances impérialistes se livrent une bataille féroce, faisant courir les risques d’une nouvelle guerre impérialiste mondiale.

En Afrique, plus de 60 ans après les indépendances formelles, les appareils d’Etats néocoloniaux demeurent incapables de répondre aux préoccupations fondamentales des masses populaires. Les crises socio-politiques se multiplient avec des coups d’Etats militaires, le terrorisme, les guerres civiles réactionnaires, la vie chère et la misère.

Au plan national, la situation est caractérisée par la faillite totale du pouvoir MPP et alliés qui demeure incapable de trouver des solutions idoines aux besoins primaires des populations en termes de sécurité, d’éducation, de logement, d’emploi, d’accès aux soins de santé, d’alimentation etc.

En effet, la crise sécuritaire a connu une accélération inquiétante ces dernières semaines avec la perte d’une partie importante du territoire national, abandonné entre les mains des groupes armés terroristes, honteusement appelés Hommes Armés Non Identifiés (HANI), qui sèment la terreur et la désolation. Le pays connaît une véritable catastrophe humanitaire avec près de 2 millions de déplacés internes et des centaines de milliers de personnes privées de soins et d’éducation.

Moins de (6) mois après l’attaque de Solhan qui a fait plus de 160 civils tués, le pouvoir MPP et la hiérarchie militaire corrompue ont laissé massacrer officiellement 57 personnes dont 53 gendarmes à Inata, dans une mine industrielle pourtant inexploitée depuis 4 ans. Ce drame, en plus de ceux récents de Foubé et de Thiou où des FDS ont manqué de vivres pendant des jours montrent à quel point l’Etat néocolonial et son armée néocoloniale ne sont pas la solution mais font partie du problème.

C’est le lieu pour le CE de l’ASB Dakar de présenter ses condoléances aux familles des victimes et souhaiter un prompt rétablissement aux blessés. L’ASB est solidaire des mouvements populaires qui se développent partout dans notre pays pour exiger plus de sécurité, la bonne gouvernance, l’Etat de droit, le départ des forces étrangères du Burkina Faso et un changement fondamental en faveur du peuple.

Elle félicite par ailleurs les vaillantes populations de Bobo-Dioulasso, Ouagadougou et Kaya pour avoir résisté à la colonne de l’armée d’occupation française. L’impérialisme français doit se rendre à l’évidence qu’il n’est pas en territoire colonial conquis.

Camarades étudiant.es,

Rentrée scolaire 2021-2022 : La déclaration de l’Association des Scolaires Burkinabè à Dakar

La descente aux enfers de notre système éducatif se poursuit avec le manque d’infrastructures, de personnel qualifié et en nombre suffisant, le tout couronné par la fermeture, du fait de la crise sécuritaire, de plus de 2 244 écoles et plus de 304 564 élèves déscolarisés à la date du 28 mai 2021 selon le ministère de l’Education. C’est dans un tel contexte que le ministre Stanislas Ouaro dans son zèle surdimensionné a pris la grave décision de fermer le plus grand établissement secondaire de la ville de Ouagadougou en l’occurrence le Lycée Philippe Zinda Kaboré.

Les autres établissements de la ville qui avaient déjà des effectifs pléthoriques se voient contraints de recevoir nombre de ces milliers d’élèves, les autres étant abandonnés entre les mains des fondateurs d’établissements véreux qui pratiquent des frais de scolarité hors de portée des enfants du peuple. Les assises nationales de l’éducation annoncées en grande pompe comme la solution à la crise de l’éducation ont été un échec total, à l’image des foires du même acabit, notamment les Etats généraux de l’enseignement supérieur, la rencontre de Ouagadougou sur la résorption des retards...

Au supérieur, pendant que les étudiant.e.s vivent les conséquences de l’application mécanique du système LMD, les autorités universitaires ont imposé un nouveau régime, anti-étudiant à travers l’adoption des arrêtés N°2019-073/MESRSI/SG/DGESup portant régime général des études du diplôme de Licence et de recherche et N°2019-074/MESRSI/SG/DGESup portant régime général des études du diplôme de Master et de recherche dans les institutions publiques et privées d’enseignement supérieur. Une provocation de trop.

Camarades étudiant.e.s,

Au Sénégal l’étudiant Burkinabè vit le martyr avec des conditions socio-économiques et académiques très difficiles. En effet, les préoccupations des étudiants Burkinabè sont le dernier des soucis de l’Ambassade du Burkina Faso au Sénégal. Avec un taux de bourse de 55 110 FCFA en plus d’une aide au logement de 30 000 FCFA, comment l’étudiant peut-il s’en sortir avec un coût moyen du logement estimé à 70 000 FCFA, surtout dans une ville aussi chère que Dakar ? Que dire des non-boursiers qui sont nombreux au Sénégal et qui sont laissés à leur propre sort.

La santé est également un casse-tête pour les étudiant.e.s burkinabè au Sénégal, qui, ne bénéficient d’aucune forme d’assurance santé de la part de l’Etat. Dans une plateforme revendicative en 10 points adoptée en assemblée générale le 02 Mai 2021, l’ASB a synthétisé toutes les préoccupations des étudiants burkinabè au Sénégal. Cette PFR a fait l’objet d’échanges avec l’ambassade et le ministre des affaires étrangères.

Mais ces derniers, fidèles à la philosophie du pouvoir MPP et alliés ont affiché leur mépris vis-à-vis des étudiants burkinabè au Sénégal en servant que du dilatoire. Jusqu’à ce jour, aucun des points de la plateforme revendicative n’a trouvé de réponse satisfaisante. C’est pourquoi le renforcement de notre cadre authentique de lutte qu’est l’ASB s’impose à l’ensemble des étudiants burkinabè au Sénégal.

Au regard de ce qui précède, le Comité Exécutif de l’ASB :

Condamne le mépris des autorités burkinabè vis-à-vis des préoccupations des étudiants burkinabè au Sénégal ;

Invite l’ambassadeur du Burkina au Sénégal à se pencher diligemment sur les préoccupations des étudiants burkinabè au Sénégal ;

Appelle les étudiants burkinabè à renforcer l’ASB pour la défendre de leurs intérêts matériels et moraux ;

Appelle les étudiants burkinabè au Sénégal à soutenir et à populariser les luttes menées au pays par notre peuple contre l’insécurité, la remise en cause des libertés démocratiques et syndicales, les exécutions sommaires et pour l’amélioration des conditions de vie, d’études et de travail.

En avant pour la défense ferme de nos intérêts matériels et moraux !

Vive la rentrée syndicale !

Vive l’ASB !

Vive l’UGEB

Pain et liberté pour le peuple !

Dakar, le 28 novembre 2021

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