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Chazay-d'Azergues : un mouvement de grève à la crèche La Ribambelle

Mardi après-midi, les membres du personnel de la crèche La Ribambelle, à Chazay, ont fait part de leur colère via un tract distribué devant les portes de l'établissement. Cinq agents, signataires du tract, ont dénoncé leurs conditions de travail. "Nous ne pouvons plus fonctionner ainsi au détriment de vos enfants, car nous ne pouvons plus garantir leur sécurité physique et affective au sein de cette structure."

Ces salariées, qui affirment agir pour les enfants, reprochent à la responsable de la structure une partie des dysfonctionnements. En cause selon elles, une présence insuffisante sur le terrain, non conforme à son engagement (elle doit assurer 50 % de son temps auprès des enfants et 50 % d'administratif). La directrice de la crèche, elle, explique : "Ce que je fais sur mon temps de repas ne concerne que moi".

Un manque de personnel

Mais, selon les agents, ces absences seraient préjudiciables aux soins apportés et s'ajoutent au manque de personnels (trois personnes pour 20 enfants, dont sept à huit qui ne marchent pas). L'absence d'un agent de collectivité pendant le service de midi et du goûter depuis juin serait aussi particulièrement pénalisante et impliquerait des problèmes d'hygiène des locaux. "Depuis mon arrivée, ça ne va pas et je le signale", déclare Murielle, en poste depuis un mois. Trois démissions auraient d'ailleurs été annoncées et deux seraient en réflexion.

La crèche La Ribambelle.

La directrice confirme le manque de personnel récurrent et certaines difficultés à travailler dans ces conditions, en particulier sans agent de collectivité. Elle confirme également ses déplacements en mairie pour les besoins de la crèche. Quant au reste "cela ne concerne que moi" (elle est aussi élue en tant que 8e adjointe).

Mise à pied conservatoire

Chazay-d'Azergues : un mouvement de grève à la crèche La Ribambelle

Le délégataire Acolea est venu sur place dernièrement, par l'intermédiaire de Catherine Fisher, directrice, et Muriel Crozet, directrice adjointe. Catherine Fischer indique vouloir entendre toutes les parties et confirme que, le 27 septembre, une lettre avait été envoyée à la directrice de la crèche, lui indiquant sa mise à pied conservatoire et un possible licenciement. Une réunion est d'ailleurs programmée le 11 octobre. "C'est la procédure dans ces circonstances."

De son côté, la directrice de la crèche a transmis un arrêt maladie. Un arrêt qui ferait suite à un rendez-vous médical antérieur à la lettre d'Acolea.

"Un service public de qualité doit être assuré"

Acolea assure avoir informé la Communauté de communes Beaujolais Pierres dorées, avec laquelle elle a un contrat de délégation de service public, de la situation. "La CCBPD a pris la compétence petite enfance en 2014 en conservant les modes de gestion qu'avaient choisi les communes", indique la vice-présidente en charge de la petite enfance. Le président de la CCBPD, Daniel Pomeret, dit être informé de la situation et assure qu'un "service public de qualité doit être assuré".

De leur côté, les parents du conseil de vie sociale ont communiqué les résultats d'une enquête réalisée en novembre dernier. Sondage qui a reçu 19 retours sur 36 documents distribués et qui ne signalent pas de problèmes majeurs, mais indique plutôt la satisfaction des familles quant au fonctionnement de la crèche.

Certains parents sont venus, bien que leur enfant ne soit plus à la crèche, exprimer spontanément leur surprise et leur tristesse face à la situation. D'autres ont refusé de répondre à nos questions ou déclaré ne pas avoir d'éléments pour juger.

Jeudi 8 et vendredi 9 octobre, les portes de la crèche devraient rester closes.

Martine BLANCHON

Correspondante locale de presse