tankionlinar

« L’Education morale et civique ne doit pas rester une matière marginale »

Tribune. En 2018, une enquête du Centre national d’étude des systèmes scolaires (Cnesco) révélait que 37 % des élèves de terminale ne se sentaient pas capables de participer à la vie politique. Un triste constat, qui résonne avec le taux de participation historiquement bas des 18-25 ans aux dernières élections régionales et départementales, puisque 82 % d’entre eux ne se sont pas présentés devant les urnes. Si les raisons de ce désengagement inédit sont indéniablement multiples, la question de la sensibilisation à l’engagement citoyen et politique dans le cadre scolaire demeure centrale.

Pourtant, après les attentats en 2015 de Charlie Hebdo, un mouvement fédérateur s’était enclenché. Au lendemain des marches républicaines ayant rassemblé plus de quatre millions de personnes, l’enseignement morale et civique (EMC) devient un enseignement à part entière. Le programme est publié au Journal officiel de l’éducation nationale, lui conférant ainsi la légitimité qu’il mérite.

Lire notre enquête :

Article réservé à nos abonnés

Loin des élections, la jeunesse en quête de nouvelles formes d’engagement

Désormais, cet enseignement sera proposé dans tous les établissements secondaires, quelle que soit la filière, avec un objectif clair : former les futurs citoyens à être actifs dans le débat public tout en cultivant leur sentiment d’appartenance à la République et leur sens du devoir démocratique.

« L’Education morale et civique ne doit pas rester une matière marginale »

Pour lutter contre l’abstentionnisme

Six ans plus tard, les objectifs d’une réforme ambitieuse n’ont pas été atteints. Malgré les efforts consentis, l’EMC reste une matière marginale : lorsqu’un retard sur les autres programmes s’est accumulé, elle se retrouve souvent reléguée au second plan. Il en découle un désintérêt pour cet enseignement de la part des élèves qui négligent, malgré eux, ce qui constitue la première prise de conscience de leur place dans la vie démocratique française.

Pourtant, le programme de l’EMC étant ambitieux, il est nécessaire de fournir au corps professoral les outils lui permettant de l’aborder dans sa globalité et de traiter des sujets pouvant parfois se révéler sensibles. A l’image de la prise de conscience provoquée par les attentats en 2015, la croissance exponentielle de l’abstentionnisme chez les jeunes doit alarmer.

Lire aussi

Article réservé à nos abonnés

« A l’école de la liberté d’expression »

L’éducation morale et civique, première porte d’entrée pour les élèves français sur les codes et valeurs démocratiques de notre pays, doit retrouver une vraie légitimité. Cela passera avant toutes choses par un renforcement de l’accompagnement des professeurs, mais également par une sensibilisation accrue des élèves à l’importance capitale de cette matière.

Redynamiser l’instruction civique

Il vous reste 50.62% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.