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"Nos Universités ne peuvent valider une formation non reconnue dans son propre pays" - Entretien avec GEDS

Pouvez-vous nous présenter GEDS ?

GEDS est un organisme portugais en charge de l’internationalisation des Universités Coopératives Portugaises de Santé à destination des pays francophones européens. GEDS a été créé pour permettre aux étudiants de venir étudier au Portugal ; ils peuvent postuler directement au sein des Universités en toute sécurité.

Quel intérêt pour un étudiant Français, concrètement, de suivre des études avec GEDS ?

L’étudiant ne suit aucune formation avec GEDS. L’étudiant postule directement au sein des Universités et s’ils sont admis, ils commencent leur formation à l’Université.Les Universités coopératives de Santé nous délèguent les missions suivantes :

les faire connaître : leurs formations d’Excellence, de Licences, de Master, de Post Graduate (Master de spécialisation) et Ph D (Doctorats)), dans les pays francophones ;

procéder aux recrutements des étudiants pour leur compte et avec les Universités ;

aider les étudiants au départ dans les Universités partenaires ;

les assister après leur Diplôme pour l’inscription aux conseils des ordres des différents métiers dans les pays d’Europe où les étudiants souhaitent s’installer une fois diplômés et les aider à l’installation professionnelle, s’ils le souhaitent.

Nous sommes rémunérés par les Universités comme organisme de conseil sans proportion avec le nombre d’étudiants admis.Pour les étudiants, le coût des études est donc le même que s’ils postulaient directement. De plus, nous avons mis en place au sein des cursus de santé une formation totalement en Français la première année, avec des cours intensifs de portugais.

Faire des études de santé à l’étranger n’est-il pas une façon un peu controversée (on a pu le voir dans l’actualité avec l’Université Pessoa) d’éviter les numerus clausus ? Du coup, on peut se dire que le niveau est plus faible à l’étranger, et ce n’est pas forcément valorisant pour l’étudiant.

Cette vision est, si vous me le permettez très française. Il y a un numérus clausus au Portugal, comme en France et être admis est loin d’être facile. Nous refusons de nombreux étudiants à chaque rentrée.L’Université CESPU de Porto dispose de 120 places par spécialité données par le Ministère de l’éducation en accord avec le Ministère de la Santé et les étudiants candidatent du monde entier. Seul le mode de recrutement diffère.

En France, la sélection est très importante car la loi permet à tout étudiant bachelier d’entrer à l’Université quelle que soit sa formation.Ce n’est pas le cas au Portugal où la sélection se fait avant l’entrée à l’Université.Le concours demande un apprentissage de mémoire très important. Mais il n’y a aucune recherche de compétence humaine, ni d’aptitude professionnelle. L’Université CESPU recherche des étudiants brillants ayant eu au moins une mention au Baccalauréat, qui ont réfléchi à leur engagement, qui ont préparé leur entretien, qui ont visité l’Université, et un solide niveau scientifique leur permettant de suivre un parcours difficile.Notre formation est beaucoup plus importante qu’en France au niveau de la formation clinique et des stages. Et l’enseignement y est exemplaire et très international.

Concernant « l’affaire CLESI-ESEM » c’est « une autre dimension » : un établissement non reconnu par les autorités Françaises délivre des formations sans habilitation pour envoyer des étudiants dans des Universités à l’étranger.Selon l’Université Fernando Pessoa à Porto la rupture faite en mai 2014 est due à l’absence de sérieux de cet établissement, d’un programme non validé par l’Université, d’enseignants non approuvé par celle-ci et de l’absence de respect des conditions légales d’enseignement au Portugal.Nous refusons pour notre part de reconnaître la formation de cet établissement car nos Universités ne peuvent valider une formation non reconnue dans son propre pays.

Les enseignements ne sont pas les mêmes qu’en France : comment vérifier la qualité de ces enseignements et comment être sûr que l’on trouvera un emploi sur le marché Français pour ceux qui le souhaitent ? Plus clairement : que vaut, en France, le diplôme obtenu à l’issue des études ?

Cette question est intéressante. Nos Universités sont auditées par l’état portugais très régulièrement par A3ES. Un audit a été fait fin 2015 pour renouveler ou pas l’autorisation d’enseignement à chacune des Universités de Santé. L’audit a duré 3 mois et tout a été évalué. L’Université CESPU et l’Université LUSOFONA ont préparé et passé cet audit qui a succédé au précédent. Les résultats seront donnés courant 2016. Ces Universités ont été validées lors des précédents audits.De plus la formation sur la totalité des années et égale à 90 % aux formations en France. Seule la répartition théorique pratique est différente.

La valeur d’un Diplôme dépend des compétences de ses étudiants une fois formés. L’Université CESPU existe depuis 35 ans et celle de LUSOFONA depuis 20 ans. Leurs étudiants diplômés exercent partout en Europe et dans le monde, en France, mais surtout en Angleterre, en Italie, en Espagne au Brésil etc.Les niveaux de revenu des étudiants diplômés dans nos Universités sont du niveau des meilleures universités françaises. Un autre avantage : nos diplômés sont beaucoup mieux préparés à l’exercice de leur métier en raison de leur formation clinique au sein des Universités et en milieu hospitalier (obligatoire au Sein du CESPU.)