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Procès des attentats du 13-Novembre : "Je pense qu'en réalité on n'était pas préparés", a témoigné l'ancien procureur François Molins

Procès des attentats du 13-Novembre : "Je pense qu'en réalité on n'était pas préparés", a témoigné l'ancien procureur François Molins

La cour d'assises spéciale entend le magistrat, qui succède à la barre à l'ex-ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

François Molins, alors procureur de la République de Paris, lors d'une conférence de prese sur les attentats du 13-Novembre, le 24 novembre 2015. (LOIC VENANCE / AFP)

Catherine Fournier

France Télévisions

Mis à jour le

17/11/2021 | 23:12

publié le

17/11/2021 | 07:19

Ce qu'il faut savoir

Grande première pour François Molins. L'ancien procureur de la République de Paris, devenu malgré lui la voix de la justice lors de la période des attentats, a succédé à Bernard Cazeneuve, mercredi 17 novembre, à la barre de la cour d'assises spéciale de Paris pour le procès des attentats du 13 novembre 2015. Suivez son audition avec franceinfo.fr.

Une première pour le haut magistrat. C'est la première fois, en quarante ans de carrière, que le magistrat de 68 ans témoigne à un procès. Après sept années au parquet de Paris, marquées par les attaques à Toulouse et Montauban de Mohammed Merah en 2012, les attentats de Charlie Hebdo, Montrouge et l'Hyper Cacher en janvier 2015, ceux du 13-Novembre la même année et celui de Nice en 2016, François Molins est aujourd'hui procureur général près la Cour de cassation, le plus haut poste de magistrat du parquet.

Un procureur passé maître dans l'art de la communication. Au fil des années, les Français ont découvert François Molins à la télévision, lors de conférences de presse diffusées en direct. Ils se sont aussi familiarisés avec son style rassurant, un phrasé clair et des descriptions chirurgicales. On lui doit notamment l'expression des appartements "conspiratifs" − où sont fomentés des attentats

, emprunté aux dossiers de terrorisme basque. "Aujourd'hui, la communication judiciaire fait partie du métier de procureur, c'est une obligation", avait confié François Molins à franceinfo.

Le suivi judiciaire de Samy Amimour en question. Ce "super proc", comme il est qualifié dans les médias, devrait toutefois répondre à des questions délicates, comme le suivi judiciaire de l'un des terroristes du Bataclan, Samy Amimour. Ce jeune Français avait été déféré, mis en examen et placé sous contrôle judiciaire en 2012 dans le cadre d'un projet de départ en Syrie. Il est malgré tout parvenu à s'y rendre en septembre 2013 avec un autre terroriste du Bataclan, Ismaël Omar Mostefaï, fiché

S. Comme l'avait relevé la commission d'enquête parlementaire sur les attentats, "sa surveillance administrative, abandonnée avec sa mise en examen, conformément aux principes du procès équitable et des droits de la défense, n'a été remplacée par aucune mise en œuvre par la justice des techniques de renseignement".

Bernard Cazeneuve sur la même ligne que François Hollande ? La semaine précédente, l'ancien chef de l'Etat a été entendu pendant près de quatre heures par la cour d'assises spéciale, une première pour un président français. François Hollande a regretté que ces attentats n'aient pu être déjoués et a reconnu que le fait que son nom soit prononcé dans les revendications du groupe Etat islamique l'avait "fait réfléchir à [sa] propre responsabilité". Mais il a affirmé qu'il "ferai[t] exactement la même chose" aujourd'hui. L'ex-ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve devrait lui aussi être interrogé sur

l'échec de la prévention de ces attaques.