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Retour de jurys : les quatre erreurs à éviter en entretien de personnalité et de motivation

Le candidat enfile les gants de boxe avant l’épreuve : il est prêt au combat !

Ce qui cause probablement le plus grand tort à l’épreuve d’entretien est l’ensemble d’idées reçues qui émanent de l’imaginaire collectif. Que ce soit dans des films ou dans des ouvrages, il est courant de représenter l’entretien comme un affrontement au cours duquel l’unique but de la personne qui mène l’entretien est de piéger le candidat : il est la personne à abattre !

Et pourtant, vous seriez surpris de voir à quel point les épreuves d’entretiens sont en réalité de réels échanges au cours desquels le jury a pour première obsession de mettre à l’aise le candidat afin qu’il soit en pleine possession de ses moyens pour raconter son histoire. Ne pas être bienveillant est le meilleur moyen pour un jury de passer à côté d’un potentiel qui ne se serait pas révélé pendant l’entretien, tétanisé par des invectives incessantes.

Le candidat pense que le jury attend un profil type

C’est l’un des plus gros préjugés de l’épreuve et il faut l’oublier dès que possible. D’autant plus qu’il y a autant de "types" de jurys que de personnes qui font passer les entretiens chaque année. Inutile donc d'espérer vous préparer en apprenant un ensemble de “bonnes réponses” ou “des réponses que veulent entendre les jurys”, car ce préjugé vous mènera à l’échec et vous fera perdre en naturel, ce qui est la plus grande force de chacun d’entre vous. L’enjeu de la préparation de l'entretien est de savoir “comment” répondre aux questions plutôt que “quoi” répondre à ces questions.

Ainsi ce n’est pas parce que vous n’avez pas fait de choses incroyables comme un tour du monde, monter votre entreprise à 18 ans ou sauver un enfant d’un incendie dans un immeuble que votre vie est nulle et que le jury ne sera pas intéressé par votre profil. Rassurez-vous, nous avons mis, à plusieurs reprises, des notes supérieures à 15 à des étudiants qui n’avaient jamais voyagé hors de France et qui n'avaient qu’une seule activité extrascolaire ou passion.

Les jurys n’attendent donc pas un certain type d’étudiant stéréotypé, un certain type de réponse ou une certaine liste de qualités. Le jury ne juge pas non plus la nature de vos expériences mais ce que vous en avez tiré, et bien heureusement. Sinon comment juger objectivement 15 ans de danse par rapport à 10 ans de tennis ? Autant vous demander un simple CV dans ce cas-là.

Retour de jurys : les quatre erreurs à éviter en entretien de personnalité et de motivation

Le candidat parle de tout... sauf de lui-même

Quand le jury vous demande de parler d'un voyage, d'une expérience professionnelle, d'un sport, d'un film, d'un livre, d'une activité artistique, d'un intérêt ou d'une passion ce qui l'intéresse, c'est ce que cela dit sur vous, sur votre personnalité et sur votre motivation. Si vous vous contentez de simplement raconter et décrire, sans faire le lien entre ce thème et ce que vous êtes aujourd'hui, ce que ça vous a apporté et ce que vous voulez être plus tard, vous passez à côté de l'exercice.

En quoi la guitare a forgé votre personnalité ? Qu'est-ce que la pratique du football a développé chez vous comme qualité ? En quoi la discussion que vous avez eu avec telle personne vous a donné envie de faire un premier stage en marketing ou en finance, voire d'en faire votre métier ? Pourquoi ce livre vous a marqué, qu'est-ce qui vous touche et pourquoi ? Tout comme dans une dissertation, chaque exemple est utilisé pour justifier un élément de votre discours. Quand vous partagez une partie de votre vie au jury, ayez pour objectif de démontrer quelque chose sur vous et sur votre motivation. Vos réponses seront alors percutantes et efficaces.

Le candidat tape du poing sur la table, élève le ton, parcourt le jury du regard et crie “Je suis motivé !” pour montrer sa motivation

Là encore, tordons le cou à un autre préjugé sur l’épreuve. Nous avons vu nombre de candidats tenter de montrer leur motivation par le verbal, c’est-à-dire à travers des tournures plus ou moins directes censées témoigner de leur motivation : “Je suis motivé pour intégrer votre école et je suis ici pour vous montrer ma détermination sans faille !”. Si évidemment cela ajoute du dynamisme à l’entretien et tend à servir la cause des mots employés, ce genre de tournures pose deux problèmes majeurs. D’une part, elles sont impersonnelles et n’importe quel candidat pourrait les employer, ce qui remet en cause leur pertinence. D’autre part, lorsqu’elles sont prononcées mais que parallèlement à cela le fond de l’entretien n’est pas à la hauteur, elles ont l’effet pernicieux de discréditer le candidat.

Oui, la motivation peut se montrer à travers la forme, la positivité, le dynamisme du candidat mais elle se montre avant tout à travers le fond, la personnalisation des réponses aux questions et ... en parlant de l’école. Paradoxalement, le candidat montrera qu’il est motivé à intégrer une école en prononçant le moins possible le mot “motivé”. Le dire c’est avouer son incapacité à le montrer. Je suis motivé à rejoindre votre école car l’école et les programmes qu’elle propose sont en parfaite adéquation avec ce que je recherche. Je suis motivé à rejoindre votre école car ma personnalité et mes expériences correspondent aux valeurs de l’école. Je suis motivé à rejoindre votre école car je me retrouve dans les figures de l’école (alumnis, professeurs, étudiants actuels etc.)

Cela implique donc un dernier point : on ne peut témoigner de sa motivation sans parler de l’école et des programmes qu’elle propose au cours de l’entretien. Très rares sont les candidats qui les mentionnent et vous vous distinguerez en le faisant. Mieux, vous vous distinguerez en les rapportant à vos projets.

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