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La nouvelle éco : à Étrelles, Thales recrute 130 personnes "dotées de dextérité"

Un employé de Thalès pose des composants sur un plateau microélectronique.

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Thalès

Il est des entreprises qui ne connaissent pas la crise. Thalès semble en faire partie, au vu de ses perspectives de recrutement. L'entreprise spécialisée dans la micro-électronique prévoit une croissance quasi record entre 2021 et 2022, et pour combler ses besoins ambitionne de recruter 130 personnes d'ici la fin du mois de mars prochain, en plus des 110 déjà recrutées en 2021. Éric Normand, en charge du centre de compétences de Thales electronics à Étrelles (Ille-et-Vilaine), explique pourquoi, et surtout détaille le profil des personnes visées.

Qu'est-il produit sur le site bretillien d'Étrelles ?

Thales, c'est le leader mondial des hautes technologies, qui regroupe 80 000 collaborateurs, dans 68 pays. Le site d'Étrelles regroupe les compétences en microélectronique. C'est une technologie très particulière. L'enjeu a été pour nous de regrouper toutes les compétences de développement et de production sur le même site. On produit et on développe des technologies pour ce qu'on appelle les environnements sévères. L'environnement sévère, c'est partout où l'électronique est sollicitée de façon très spécifique, en opposition à ce qu'on appelle l'électronique grand public que l'on trouve dans nos téléphones portables ou dans nos PC. En environnement sévère, l'électronique subit des variations, des chocs. Il faut donc des technologies très particulières de développement et de production.

Vous souhaitez recruter 130 personnes durant le premier semestre de 2022, les perspectives sont donc à la croissance ?

Oui, en effet, on a une situation qui est en croissance. Notre vision est de +20% entre 2021 et 2022. Dans ce cadre là, on a déjà recruté depuis le début de l'année 110 postes dans tous les métiers, puisque notre activité est à la fois sur du développement de la production dans le domaine de la micro-électronique. Et donc, on a un besoin de 130 postes sur fin 2021 et le premier trimestre 2022, de non-diplômés à bac +5. Notre croissance est liée à deux points majeurs : à la fois la montée en cadence du Rafale, qui représente 50% de notre activité, mais aussi tout tous les projets de diversification sur les différents marchés externes, pour les 50% qui restent, comme la conversion d'énergie, l'électrification.

Donc, on a un plan de charge très chargé, et on a aussi un prévisionnel assez soutenu. On prévoit aujourd'hui, en fonction de ce niveau de visibilité, 50% de CDI, 50% CDD qui vont de neuf mois à 18 mois avec des perspectives commerciales et des possibilités de transformation du statut, naturellement. Actuellement, on est 540 collaborateurs aujourd'hui, sur un site qui fait à peu près 10 millions de mètres carrés.

Thalès est donc très sollicité sur l'aéronautique ou l'électronique ?

Nos marchés et les marchés qu'on adresse aujourd'hui sont à la fois dans le domaine de l'aéronautique, avec les grands groupes industriels, les grands programmes de la défense et du spatial, mais aussi les marchés pétroliers et automobiles. On voit apparaître dans ces marchés des composants dans le domaine de l'électronique de puissance, et la conversion d'énergie qui sont utilisés dans tout ce qui est l'électrification de véhicules ; l'avion tout électrique par exemple. Pour l'aéronautique, on trouve naturellement des applications dans le domaine de l'automobile, avec les véhicules hybrides, les véhicules électriques. On trouve aussi des applications autour de ce thème de la conversion d'énergie. C'est le premier axe de croissance. On est énormément sollicité dans ce domaine-là.

La nouvelle éco : à Étrelles, Thales recrute 130 personnes

Et puis, le deuxième axe de croissance, c'est que 50% de notre activité tourne autour du Rafale. Aujourd'hui, le Rafale Export en a eu un certain nombre de succès. Cela tire notre activité autour de l'activité industrielle.

Et pour soutenir cette activité, quel type de personnes cherchez-vous à cibler pour votre recrutement ?

Des personnes sans diplôme, jusqu'au jusqu'au bac +5. On recherche à la fois des profils en production, mais aussi dans les équipes de développement, et des équipes support. La particularité de notre de notre méthode de recrutement pour la partie pour la partie industrielle est due au fait qu'il n'y a pas d'école aujourd'hui, pas de centre d'apprentissage dans la microélectronique. Donc, on a été amené en partenariat avec Pôle emploi et la la Maison de l'emploi de Vitré, à mettre en place un dispositif assez innovant qu'on a rodé depuis plusieurs années et qui permet d'accueillir des profils très diversifiés. On ne regarde plus le CV, pour les équipes de production.

On réalise une première réunion d'information où on présente les métiers, on présente l'entreprise, qui peuvent regrouper entre 50, 80 ou 100 personnes. Ensuite, on fait des tests de dextérité. C'est ce que l'on appelle des méthodes de recrutement par simulation. Là, on teste la dextérité des candidats potentiels. Si les tests sont positifs, on accueille ces personnes là pour un plan de formation de 400 heures dans nos centres de formation interne, avant d'intégrer ces personnes en production.

Des qualités de dextérité, cela veut dire que ces personnes doivent avant tout être habiles de leurs mains ? Adroites ?

Exactement. Dans les métiers de la micro-électronique, en production, vous avez toute une partie de moyens de production qui sont automatiques, mais il y a encore beaucoup d'opérations manuelles. Cela nécessite une certaine dextérité. Par exemple, on manipule des puces électroniques de très, très petites tailles. On vient faire du câblage, avec des fils qui font le diamètre d'un cheveu. Donc, cela nécessite de travailler sur une binoculaire, et d'être très habile de ses mains. Si on regarde le nombre de personnes qu'on a pu intégrer dans le passé, à peu près 150 personnes sur les dernières années, on a des profils venant de la couture, de l'horlogerie, de la coiffure ou de l'esthétique, de la maroquinerie. Mais le point commun, c'est vraiment la dextérité et l'envie de travailler sur des opérations manuelles. Aujourd'hui, en production, on a plus de 50% de nos équipes qui sont des femmes. Mais surtout des profils très, très diversifiés.

Les candidats intéressés pourront écrire à recrutement.35014@pole-emploi.fr

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