tankionlinar

Ces métiers qui recourent le plus aux jeunes à la sortie de leurs études

D'après une enquête de la Dares, les métiers qui recourent le plus aux jeunes récemment sortis des études sont ceux de l'action culturelle et sportive, de l'hôtellerie-restauration et de l'ingénierie informatique.

Désormais inférieur à 20%, le taux de chômage des 15-24 ans s’est établi légèrement en deçà de son niveau d’avant-crise au deuxième trimestre 2021. Mais il demeure malgré tout à un niveau élevé. Parmi les principaux freins à l’embauche: le manque d’expérience de cette catégorie de population qui peut rendre les entreprises frileuses à l’idée de se tourner vers ce vivier de candidats potentiels.

A l’inverse, certains métiers n’hésitent pas à recruter des jeunes tout juste sortis des études. C’est ce que confirme une enquête de la Dares qui s’est intéressée aux 1,8 million de personnes en emploi âgées de moins de 35 ans en 2018 et qui avaient terminé leurs études depuis un à quatre ans.

Tous niveaux de qualification confondus, les cinq professions qui comptaient la part la plus élevée de "jeunes sortants" en emploi étaient à cette date les professionnels de l’action culturelle, sportive et surveillants (15,5%), les employés et agents de maîtrise de l’hôtellerie-restauration (15,5%), les ingénieurs de l’informatique (ingénieurs d’études, de développement ou analystes programmeurs notamment) (13,1%), les vendeurs (12,6%) et les ouvriers non qualifiés de la manutention (manutentionnaires, déménageurs, ouvriers du tri, du conditionnement...) (12,6%).

Les jeunes diplômés bac +5 ingénieurs, les non diplômés ouvriers

Il convient toutefois de distinguer les profils recrutés par ces métiers qui ne réclament pas le même niveau de qualifications. A titre d’exemple, parmi les 13,1% de jeunes ingénieurs informatiques, 11,9 sont diplômés d’un bac +5 ou plus. Les moins de 35 ans à avoir ce même niveau de qualifications représentent par ailleurs 11,3% des personnels d’études et de recherche et 10,6% des cadres du bâtiment et des travaux publics.

Les jeunes sortant d’études sans aucun diplôme sont quant à eux davantage présents parmi les ouvriers non qualifiés de la manutention et de la mécanique (2,1 et 1,5%) ou parmi les employés et l’hôtellerie-restauration (2%). Les jeunes titulaires d’un CAP ou d’un BEP sont pour leur part sept fois plus présents parmi les bouchers, charcutiers, boulangers (5%) que dans l’ensemble des métiers. Ils sont aussi cinq fois plus souvent aides-soignants (3,8%) et quatre fois plus ouvriers non qualifiés de la manutention (2,8%), de la mécanique (2,6%) et cuisiniers (2,8%).

De leur côté, les jeunes diplômés du bac ou du brevet professionnel en emploi exercent surtout les professions de l’action culturelle (surveillants des établissements scolaires, animateurs socioculturels ou sportifs) et de l’hôtellerie-restauration dont ils représentent 6,2% des effectifs. Viennent ensuite les métiers de caissiers et employés de libre-service (5,8%) et de vendeurs (5,4%).

Ces métiers qui recourent le plus aux jeunes à la sortie de leurs études

Enfin, les moins de 35 ans récemment diplômés de niveau bac +2 sont surtout présents dans les professions para-médicales (5,5%) et de l’action sociale et de l’orientation (4,7%), mais aussi parmi les techniciens de l’informatique (3,6%), les employés de comptabilité (3,1%) et de la banque et des assurances (3%). Le palmarès est sensiblement le même pour les jeunes diplômés de niveau bac +3, si ce n’est qu’ils représentent tout de même 9,6% des infirmiers et sages-femmes.

Davantage de jeunes diplômés en dix ans

Au cours de la dernière décennie, le profil des jeunes sortants d'études a clairement évolué. En effet, 16% de ceux qui étaient en emploi en 2007 étaient titulaires d’un diplôme de niveau bac +5 ou plus, contre 30% en 2018. De la même manière 13% avaient un niveau d’étude bac +3 il y a dix ans contre 16% en 2018.

Ils sont également plus nombreux à avoir le niveau bac aujourd'hui (25% en 2018 contre 23% en 2007). A l’inverse, les effectifs jeunes non diplômés en emploi ou titulaires d’un CAP ou BEP ont reculé, passant respectivement de 10 à 4% et de 15 à 10% de l’ensemble sur la dernière décennie.

Sur le même sujet

Face aux pénuries, les recrutements de saisonniers pour les vacances d'hiver ont commencé

Et si les professions de l’action culturelle et sportive sont restées celles faisant le plus appel aux jeunes sortis d’études entre 2007 et 2018, trois métiers aujourd’hui présents dans le top 5 n’y figuraient pas il y a dix ans: les employés de l’hôtellerie- restauration (6e en 2007), les ingénieurs de l’informatique (10e) et les ouvriers non qualifiés de la manutention (8e).

https://twitter.com/paul_louis_

Paul Louis

Journaliste BFM Eco